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DECLARATION DES METTEURS EN SCENE

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LE CINÉMA, DIALOGUE ENTRE LES ÂMES

Nous pensons que la réalité complexe peut être traitée avec poésie.

ALTIPLANO offre au spectateur la possibilité de réfléchir sur les thèmes de l’injustice, de la responsabilité, de la foi et du rachat de ses fautes. Pour écrire, nous nous sommes basé sur des faits réels. Par exemple, la contamination dévastatrice au mercure du village péruvien Choropampa en 2000 a inspiré bon nombre de fils narrateurs d’ALTIPLANO. Nous, les conteurs, nous sommes attirés par les changements radicaux initiés par les débats publics généraux sur l’éthique et la responsabilité. Dans notre premier film cinématographique KHADAK, nous avons traité le thème de l’effet destructeur de l’avidité sur les cultures nomades. Ce qui tient ALTIPLANO le plus à cœur, c’est le conflit persistant et invisible dans les Andes. Il est «invisible» car beaucoup de ceux qui mènent activement la lutte armée contre les géants de l’industrie présents dans les Andes riches en matières premières sont portés disparus. Il est «invisible» car ces conflits sont tellement peu traités en profondeur par les médias. Cependant, notre objectif n’est pas de montrer les injustices. ALTIPLANO est censé susciter un dialogue intérieur et, dans le meilleur des cas, de laisser une marque indélébile dans l’âme du spectateur.

Nous croyons au cinéma humaniste.

Nous avons tourné des films au Pérou, en Mongolie, en Équateur et au Maroc, mais nous nous distançons fermement de tout exotisme qui se base uniquement sur les différences entre les gens et les cultures. Cela favorise en effet les clichés et les préjugés. Nous croyons au dialogue respectueux entre les cultures qui allie l’autoréflexion sur nos propres origines. ALTIPLANO offre la chance de redécouvrir les valeurs et les attitudes face à la vie, ensevelies depuis longtemps dans le patrimoine spirituel de l’Europe. Certes, le film est construit sur des moments de traumatisme et de perte, mais dans le fond il exprime notre conviction quant à une possible compréhension mutuelle des peuples. Grace est une photographe de guerre qui a perdu son âme en Irak. En perdant son mari, elle est confrontée à encore plus de douleur. Au Pérou, la jeune Saturnina sacrifie son corps pour protester contre la corruption du monde extérieur. L’esprit de Saturnina finit pas entrer en contact avec le corps de Grace, ce qui leur confère force et finalité. Cette symbiose reflète notre conviction que toute l’humanité partage un destin commun. Ceci représente peut-être la possibilité de partager un sens des responsabilités commun.

Nous croyons au cinéma spirituel.

Aussi bien l’Histoire que les cultures non occidentales nous rappellent toujours et encore que la rationalité ne peut être une approche dominante de la vie. Elles nous mettent en garde contre le fait que le processus avancé de démystification du monde peut entraîner des formes destructrices d’anti-humanisme. Le cinéma spirituel rappelle au spectateur les vertus curatives du miracle. Il suggère la nécessité de la synthèse au lieu de l’analyse ; il honore la complexité de notre monde ; il implore le sacré ; il nous invite à être humbles et reconnaissants ; il respecte le mystère de notre existence. Tarkowsky l’a dit très clairement : “La guérison se produit toujours lors d’une crise spirituelle. Une crise spirituelle est une tentative de se retrouver soi-même, de recouvrer la foi.” Nous admirons entre autre le cinéma de Tarkovsky, Paradjanov, Antonioni et Angelopoulos, qui imprègnent leurs films d’un sens mystique. Ces films perpétuent d’une façon inexplicable les sentiments, les émotions et les images puissants bien après que nous les ayons vus. Nous pensons que c’est exactement ce caractère mystique qu’il manque au cinéma d’aujourd’hui.

Nous croyons à la recherche approfondie.

Nous écoutons les gens. Nous lisons leurs histoires, étudions leurs croyances et apprenons leur langue. Mais avant tout, nous passons du temps sur les lieux de tournage. Une fois que l’on a prouvé l’intégrité de ses intentions, les gens et les lieux offrent le support le plus grandiose pour tourner un film unique, très proche de la réalité. La mort de Saturnina par exemple est fondée sur une forme de suicide particulière, le suicide de protestation, connue dans certaines régions d’Amérique latine. Cette forme de suicide a été étudiée au début des années 90 par Peter au cours des années qu’il a passées en Équateur et au Pérou. Il est intéressant de voir que les premiers documentaires de Peter montrent une communauté dans les Andes caractérisée par l’alcool, le suicide et les stratégies d’aide étrangères destructives. ALTIPLANO n’est pas un film sur le Pérou, mais un film qui a été créé en collaboration avec le Pérou. Il ne s’agit pas d’utiliser des images exotiques, assemblées les unes aux autres pour être rapidement consommées par d’autres. C’est en premier lieu le résultat d’une longue introspection au cours de laquelle nous avons examiné nos propres présomptions et avons fouillé dans les archives de nos propres expériences à la recherche de révélations.

Nous croyons aux personnages forts.

Les personnages que nous avons créés sont forts, mais ne s’alignent pas sur la demande hollywoodienne de “personnages forts” qui ont besoin d’une motivation claire et nette pour mener leurs actions et ont à affronter et à régler des conflits prédonnés. Nous présentons des personnages qui viennent de l’extérieur, obligeant ainsi le spectateur à chercher, étudier et considérer les multiples possibilités de lui forger une identité. Nous donnons assez d’informations sur le vécu d’un protagoniste afin que le spectateur puisse s’imaginer le reste librement. Nous accordons au spectateur la liberté qu’il mérite pour qu’il puisse imaginer, réfléchir et s’étonner.

Nous croyons au pouvoir des images.

Les principes esthétiques de nos films ne se caractérisent pas par de magnifiques images, mais par des tensions inhérentes entre les images et au cœur de celles-ci. Grâce à leur style, nos films ont pour objectif de transcender les particularités culturelles et historiques des lieux de tournage. Ils invitent à réfléchir sur la condition humaine aux mouvements et tensions continues entre création et destruction, vie et mort, passé et futur, corps et âme, croissance et décadence. De par son style, et sa forme, ALTIPLANO veut susciter le miracle qui permettra de créer le support nécessaire à une potentielle expérience esthétique.

Nous croyons au public.

La spiritualité est présente dans toutes les classes d’âge et dans toutes les cultures, mais de nos jours il n’y a que très peu de films qui émeuvent l’âme. Nous pensons que dans le monde entier les films tels que ALTIPLANO et KHADAK ont leur public. Et ce public ne se compose pas seulement de cinéphiles. Les réactions les plus remarquables concernant KHADAK provenaient de jeunes de 18 ans, non cinéphiles. Malheureusement le metteur en scène est séparé du public par une grosse industrie audiovisuelle qui contrôle les mécanismes de la distribution. En raison des “contraintes économiques”, beaucoup de grands films n’obtiendront jamais de large audience. Pour qu’un film voie le jour, nous dépendons d’une petite poignée d’intermédiaires courageux. Peut-être que, dans le futur, de nouvelles technologies pourront réduire les coûts et le manque de moyens pour atteindre un large public. Mais pour l’heure, nous dépendons du vieux bouche-à-oreille.

BROSENS & WOODWORTH 2009

 


Dear Peter and Jessica,

I have seen over 30 movies at this year's Sundance. Over the course of these last 10 days, I have been presented with narratives that have produced laughter, tears, pride, shame, hope and despair. I have watched, through film: mankind walk on the moon, kidnap, sell, murder, rape, destroy and mutilate our children, our brothers and sisters, mothers and fathers, grandmothers and grandfathers, aunts, uncles and cousins, friends and enemies, as well as our cultural heritage, our environment, and ultimately, perhaps our future.

Over the course of these last 10 days, I have felt myself become deadened, inured to the horrors that are perpetrated against other humans that do not share our wealth, or our condition in our pursuit of capitalism. I felt, with consternation, that I could watch anything and could not be moved.

And then I saw Khadak, today at the Sundance Film Festival, and heard Jessica speak. I was told, by a previous viewer that I should go into the movie "open" and to "just go with the narrative" of your film. That is my caveat to what follows.

After seeing Khadak, I felt as if there were an extra-narrative transcending all of the previous movies I had seen at Sundance, that found a voice in your film.

I have never been more moved by a film than I have been by Khadak. I am stunned by my own emotional reaction to your creation. Its metaphor and narrative is both philosophically and emotionally profound. I have been rendered speechless for these last 5 hours, I find my own spoken voice without timbre, as I struggle with some inferred truth that I perceive within your film.

I am sure that your film has changed me in some sense. I feel different--raw, perhaps? It is as if I had some large scab ripped from my soul, allowing some ignored or forgotten wound to breathe, to weep and cleanse itself.

Thank you.

Christopher Warnock

Palo Alto, Ca 94306, USA


LOCATIONS:
www.valdesambre-thudinie.be
www.promperu.gob.pe

THE REALITY BEHIND THE FILM:
http://www.guarango.org/
http://www.youtube.com/watch?v=QhLy9he4O24
http://www.youtube.com/watch?v=Kpwu8DOmzoU
http://www.youtube.com/watch?v=rfVMZWE1XDo
http://uterodemarita.com/2008/12/16/un-paseo-por-la-oroya/
http://www.larepublica.pe/1
http://www.larepublica.pe/2
http://noalamineria.wordpress.com/
http://www.elcomercio.com.pe
http://www.youtube.com/watch?v=dbPQfkGBbHc
http://www.youtube.com/watch?v=VguzDVY7NAM
http://www.youtube.com/watch?v=fjJffR6H_ic



 
Venice Lion winners Peter Brosens and Jessica Woodworth’s lyrical tragedy about sacrifice and redemption in the Andes